voyage pictural Franco-Allemand dans le cadre du Jumelage avec Aix en Provence

LEONARD et ses Amis y travaille.
Tous ses peintres se sont mis à leurs pinceaux.
Tübingen, vue par Aix en Provence, vaste sujet, surtout lorsque l’on connait un peu les peintres de l’Association, qui ont tous une approche différente de la Peinture, tant dans les techniques que par la personnalité forte de chaucun.
A très bientôt.
Amitiés à tous nos amis allemands que nous avons hâte de retrouver prochainement.
Madeleine

Voyage à TÜBINGEN 2011, LEONARD et ses Amis.

Depuis près d’une année, nous avions un projet que nous avons soumis à l’Association de Jumelage d’Aix en Provence.
Ce projet consistait, dans un premier temps, à un séjour de plusieurs peintres de LEONARD et ses Amis http://leonardetsesamis.wordpress.com/ à Tübingen pour « peindre la ville » et rencontrer des peintres allemands.
Dans un second temps, ces peintres allemands, amateurs eux aussi, viendraient s’inspirer d’Aix en Provence pour réaliser des oeuvres.
Les tableaux peints par les Tubinois et les Aixois feraient l’objet d’une exposition commune à Aix en Provence et à Tübingen.

LEONARD et ses Amis remercient Monsieur DOPPELGATZ, représentant la ville de Tübingen au sein de l’AJRI d’Aix en Provence et son Président, Monsieur GIUNTA, d’avoir permis que ce projet voie le jour, et dont la première phase s’est accomplie du Jeudi 22 septembre au Lundi 26 septembre 2011.
Nous remercions Madame HOYLER Frederique, alter ego allemande de Monsieur Doppelgatz, de nous avoir mis en relation avec Madame Jutta CYCON-VORWERK, du KUNSTAMT http://www.kunstamt-tuebingen.de à Tübingen. Et à Jutta, de nous avoir fait rencontrer tant de personnes aussi intéressantes qu’attachantes, et avec lesquelles nous sommes persuadés d’avoir créé des liens pérennes artistiques mais aussi amicaux.

Je me dois de vous faire partager tous les moments vécus, et de vous présenter les artistes que nous avons rencontrés, Marc BOULONNAIS, Président de LEONARD et ses Amis et moi-même, Madeleine FERNANDES, trésorière de l’Association et rédactrice de ce blog.

Je ne vais pas me contenter d’un compte-rendu académique de notre séjour, car je pense que tous les instants vécus étaient importants pour cimenter l’amitié franco-allemande qui est très vite née entre tous les participants à cette aventure. J’espère pouvoir, à travers mes mots, laisser transparaître la chaleur humaine et la vraie volonté de nous faire plaisir des personnes rencontrées à Tübingen.

Nous devions partir à quatre, nous devions partir à trois, mais des aléas dont se seraient bien passés nos deux amis, Francis SAPENA et Pierre HOULES, ont fait que nous sommes partis à deux, Marc BOULONNAIS et Madeleine FERNANDES.

Le voyage s’est très bien passé, sous le soleil, et le merveilleux accueil de Cornelia STOLL et Berndt PAUL http://www.filz-paradies.de/ , chez qui nous avons habité pendant quatre jours, a suffit à ôter toutes traces de fatigue.
Cornelia et Berndt sont aussi des artistes et amateurs d’art. Cornelia, en plus de son activité professionnelle, traduit des livres en anglais et en allemand, pour une maison d’édition. Quant à Berndt, il est connu à Aix en Provence, car c’est un fidèle du marché de Nöel, où il vend sa confection de chaussons et autres accessoires ludiques et colorés.

Dès que nous avons passé la pancarte TÜBINGEN http://www.tuebingen.de/, nous nous sommes sentis chez nous, en terre connue et aimée. Le même coup de cœur que les premières fois en 2008 où LEONARD et ses Amis étaient venus exposer au HIRSCH ( A voir sur http://voyageatubingen.wordpress.com/ )
pour cette ville vivante, gaie, propre, avenante dès le premier coup d’œil Cette fois, nous l’avons parcourue en voiture, mais combien de fois avions nous arpenté les rues du Vieux Tübingen, et nous repérer fut très facile.

Cette soirée du JEUDI 22 SEPTEMBRE 2011, a tout de suite donné le ton : Cornélia avait invité Jutta CYCON-VORWERK et une amie, YULE PASCHE à venir partager un copieux repas. Jule est professeur de français, elle connaît bien la France et tout naturellement, nous a servi d’interprète. Mets savoureux, bon vin, bonne humeur, convivialité, tous les ingrédients étaient réunis pour faire connaissance dans de bonnes conditions.

Avant d’aller plus loin, nous devons avouer ici que nous n’avons pas tenu notre promesse de 2008. De revenir à Tübingen en sachant parler Allemand. Heureusement, Marc parle un peu Anglais, et c nos hôtes étant bilingues voire trilingues, nous n’avons pas eu de soucis à communiquer.
NOUS ALLONS PRENDRE DES COURS D’ALLEMAND, cette fois, il le faut, car si nous réussissons notre mission, nous recevrons un jour nos amis allemands et nous leur ferons l’honneur de les comprendre dans leur langue.

Nous avons été très touchés que Cornelia et Berndt aient invité Jutta, qu’ils ne connaissaient pas avant qu’ils soient mis en relations pour LEONARD et ses Amis. Ainsi, nous avons pu expliquer autrement que par e-mails interposés, à tous, le but de notre voyage et nous avons établi ensemble un programme pour les jours suivants.

VENDREDI 23 SEPTEMBRE

Je ne m’étends pas sur la bonne nuit et le copieux petit-déjeuner, mais je peux vous dire qu’ils prédisposent à affronter du bon pied une journée qui s’annonce agréablement bien remplie.

10 h
Jutta est venue nous chercher avec sa voiture pour nous mener au KUNSTAMT http://www.kunstamt-tuebingen.de/ . On sent qu’elle est heureuse et motivée pour nous faire découvrir cet endroit situé sur les hauteurs de la ville. Sa conduite est assurée et c’est en riant de bon cœur qu’elle dit : « allez grand-mère, roule » !, quand devant nous une voiture tarde à redémarrer au feu vert. Nous découvrons donc qu’elle parle un peu Français et il lui faudra peu de temps pour s’adresser à nous sans intermédiaire.

Le Kunstamt est une bâtisse ancienne, dont nous apprenons tristement qu’elle va être détruite car elle ne correspond plus aux normes actuelles mais surtout est incluse dans un projet urbain de haute volée.
Dès que l’on pénètre dans les lieux, l’art est là. A l’entrée, sur les murs tapissés de tableaux… et des portes, des portes et encore des portes, tout le long des couloirs et dans les étages. Sur chaque porte, un nom, celui d’un artiste. Peintres, photographes, designers…ils sont là, côte à côte, chacun dans son atelier, pour peindre, exposer les œuvres, dessiner, donner des cours… Et au rez-de chaussée, le « kiosque », où l’on trouve un medley de toutes leurs productions.

A l’entrée du Kunstamt, nous attendent deux peintres. Tous deux amis de Jutta, mais qui ne se connaissent pas, car ils ne font pas partie de ce groupe d’artistes.
Udo BEYLICH http://www.galeriebeylich.de et Klaus MAIER, peintres. Ils sont venus tout spécialement pour nous rencontrer.
Ils parlent un français impeccable. Klaus sera notre interprète durant tout le séjour. ( Klaus parle un français non seulement impeccable, mais Marc ne me contredira pas, je crois même que j’ai réappris la beauté de la langue français en l’écoutant s’exprimer. )

Nous voici devant la porte de Jutta CYCON-VORWERK.
Comme tous les artistes, sa porte est encadrée de quelques une de ses œuvres
Des aquarelles. Oui mais, quelle est cette technique ? Le rendu est extraordinaire.
Nous pénétrons dans l’atelier. Là, ce sont des dizaines de tableaux quasiment identiques dans la présentation, ayant pour thèmes Tübingen, l’Angleterre, l’Ukraine, Arcachon … beaucoup de paysages. A travers ses peintures, nous apprenons à mieux connaître Jutta et son parcours.
Udo, qui a eu le même professeur que Jutta se joint à elle pour nous expliquer cette technique d’aquarelle nouvelle pour nous. Il serait difficile pour moi de vous la livrer ici, ne l’ayant pas vu pratiquée. Mais il va de soi que nous sommes intéressés, toujours à l’affût d’évoluer.

L’atelier, comme l’ensemble du Kunstamt, est propret, soigné, rangé. J’avais déjà noté cela en 2008 lorsque nous avions visité des peintres allemands sur leur lieux de travail. Nous sommes loin de l’artiste qui peint, salit, encombre et fait de son atelier un fouillis innommable sans prendre soin de son matériel, qu’il rachète à chaque toile…Mais à chacun sa façon de procéder…

Udo a apporté des photos de ses tableaux, qu’il montre à Klaus. Tout naturellement, nous nous y intéressons tous. La technique est la même que celle utilisée par Jutta. Même procédé, mais autre style et en grands formats. Les photos sont magnifiques, mais nous demandons à Udo si il est possible de voir ses œuvres « en vrai » et rendez-vous est pris pour le jour même à dix-sept heures.

Premier contact avec un artiste du Kunstamt : Anna
Anna ARLAMOVA.
Une apparition en bleu, comme ses yeux, et dans le moindre accessoire vestimentaire.
Une grosse accolade sincère, chaleureuse, avec de grands éclats de rire.
Elle est Ukrainienne. Et c’est tout naturellement qu’elle nous chante une jolie ballade russe avec Jutta. Toutes deux ont des voix superbes et qui se complètent. J’en ai encore le frisson.
Elle nous invite à nous asseoir dans son atelier.
Elle nous a préparé une grande table avec du thé, du café, des petits fours et des bonbons de toutes sortes. Nous voici installés comme de vieux amis et la bonne humeur est très vite de la partie.

Nous nous présentons chacun à notre tour.

C’est Klaus MAIER qui commence : Il nous parle de son parcours professionnel.
Il nous montre également des photos de ses tableaux. Des portraits, des scènes de la vie quotidienne, et des natures mortes tellement « vivantes », c’est ainsi que j’ai tout de suite eu envie de qualifier ses peintures. La perfection pour l’œil, avec la magie du pinceau. Sans pour autant être des « photos », on ne s’y trompe pas. J’ai comparé certains de ses tableaux à ceux de notre Bédarrides provençal, mais avec pour moi cette différence essentielle, j’en ai ressenti plus d’émotions et ses peintures ne sont pas répétitives, les thèmes et les sujets varient. Malheureusement, nous n’aurons pas l’occasion de voir ses peintures, il habite dans un village éloigné et notre timing nous empêchera de faire le déplacement.

C’est au tour d’Anna ARLAMOVA

Anna a étudié et enseigné l’Histoire de l’Art et de la Peinture en Ukraine. Installée à Tübingen depuis treize années, elle a maintenant des élèves à qui elle transmet ses connaissances des techniques ancestrales utilisées en peintures depuis la nuit des temps. Elle peint elle-même en les appliquant. Pour elle, peindre c’est çà. Ensuite, elle tente d’autres techniques, qu’elle espère mettre au point avant de les rendre publiques.

Udo nous décrit son parcours professionnel, et comme nous avions déjà eu un aperçu de son art, il nous propose d’aller visiter la vieille ville. Nous n’avons pas le temps de peindre sur motif, mais nous prenons des photos plus intéressantes les unes que les autres. Les appareils crépitent sans arrêt, on a envie de tout mettre sur la pellicule, pour pouvoir ensuite mieux choisir ce que nous mettrons sur la toile. Tübingen est une ville soignée, où tout détail a son importance. Et les façades ne manquent pas de ces témoignages historiques faits de personnages, d’animaux, d’enseignes aussi… Nos amis connaissent parfaitement l’histoire de Tübingen loin dans les siècles antérieurs et se relaient pour nous l’expliquer en Français. Cette promenade qui aurait dû être picturale est surtout une visite guidée du plus haut intérêt. Comme l’a souligné très justement Klaus, il serait improbable de peindre un lieu sans s’imprégner de son passé et de son présent.
Beaucoup de verdure dans Tübingen, des jardins cultivés, des parcs botaniques, mais aussi beaucoup de plantes naturelles, poussées là et respectées, comme les nombreux figuiers et autres plantes que l’on ne s’attend pas à voir sous ces latitudes réputées plutôt froides. Encore un paradoxe de cette ville…

12 h 30
Nous avons faim. Udo doit nous quitter.
Nous déjeunons au Restaurant « Krone » sur le Neckar. A recommander ….

14h30
Retour au Kunstamt.
Marc et moi avons apporté nos « books »  personnels et celui de LEONARD et ses Amis, que je tiens à jour et qui répertorie toutes nos expositions depuis 2007 que l’Association existe.
Ils suscitent l’intérêt de nos hôtes et à nous d’expliquer notre parcours pictural individuellement et nos aspirations communes pour LEONARD et ses Amis.

Alors que nous sortons du Kunstamt, Robin BROADFOOT nous attend sur le parking réservé aux membres du Groupe. En arrivant, nous avions bien vu des garages dont les portes immenses étaient closes. Nous ne savions pas à ce moment là, que derrière ces portes se cachaient des trésors. En métal. Des objets design, des tableaux aussi peints par Robin, sur le thème de la voiture. Des inventions utiles, des chaises, des lampes plus magnifiques les unes que les autres. Des objets inestimables, des pièces uniques.
http://www.broadfoot-design.com
A découvrir vraiment.
Robin est un personnage. Et sa fille Anna, 12 ans je crois, est déjà sur les traces de son artiste de papa. Elle confectionne de petits objets et notamment des petits animaux en résine et j’ai fait l’acquisition d’un petit serpent rose que nous avons, Anna et moi, baptisé Rosa et que je garderai précieusement en souvenir.

Il est très vite l’heure d’aller à HIRSCHAU, petite bourgade faisant partie de Tübingen, rencontrer Udo BEYLICH chez lui.
Une jolie table est dressée, avec petit service à thé anglais, et des pâtisseries, une Forêt Noire bien sûr, et d’autres douceurs.
Nous découvrons un appartement d’un goût raffiné, avec de lourds meubles Anglais, d’origine ou copiés à l’identique par Udo, un autre talent de l’artiste. Les murs sont décorés de magnifiques tableaux superbement encadrés à l’ancienne, peints par la maman de Udo. Alors que trônent partout d’imposantes sculptures mystiques ou représentant les « têtes » des membres de la famille travaillées par le papa de Udo. Mais pourquoi de tels artistes sont restés inconnus du grand public. La guerre, nous dit Udo. Quelle perte pour le patrimoine. Des maîtres. Mes autres amis, tout aussi sous le charme de cette maison, ne me contrediront pas.
Nous prenons une copieuse collation et Udo nous montre ses œuvres
Toujours ce soin du format identique, de l’encadrement provisoire sous passe-partout blanc, bien rangés dans des classeurs à dessin immenses, du même format que les peintures.
Mieux que tout ce que je pourrais en dire, voici le site de Udo.

Nous nous quittons à regret, il est près de 19 h. Nous ne reverrons plus Udo durant notre séjour, il doit partir le lendemain matin pour la Suisse.
Jutta nous dépose devant la maison de Cornelia et Berndt et part se reposer chez elle. Nous avons pour eux un cadeau de nos amis, tous les gâteaux qui n’ont pas été mangés durant l’après-midi. Aïe, Marc et moi sommes si gourmands que nous savons déjà que nous ne résisterons pas à les goûter à nouveau au dessert. Après un autre repas tout aussi copieux que celui de la veille.

SAMEDI 24 SEPTEMBRE 2011

9 h 45′
Jutta nous attend devant le portail. Programme chargé et nous le savons déjà, riche en moments d’exception.

Direction Bebenhausen, où se trouve déjà Klaus au pied du Kloster und Schloss que nous allons aller visiter… et peindre. Cette fois nous avons tous notre matériel.

Deux autres amies de Jutta, et locataires du Kumstamt se sont jointes à nous.
Ursula HENIQUE et Iris ABT.

Très vite, nos yeux ont envie de tout photographier, de mémoriser l’endroit, de poser le chevalet, mais où ? Tout est magnifique. Ce qui m’émeut le plus, comme souvent à Tübingen, est que les monuments ne sont pas figés dans leur passé, et que l’on a l’impression que les lieux vont s’animer avec les personnages de l’époque. Et puis, c’est entretenu, mais en laissant la spontanéité de la nature s’exprimer, le lierre est partout présent, les charmilles, l’eau qui coule des goulottes des fontaines. Un moment, nous nous serions crus ramenés à un siècle en arrière. Des petits moines sont apparus au détour d’un cloître, des enfants qui s’étaient habillés ainsi pour la visite avec leur maîtresse d’école.
Photos, photos. Même Klaus, habitué des lieux, les redécouvrent sous un autre jour en notre présence et nous le fait remarquer avec plaisir.

11 h
Jutta propose que nous nous installions pour crayonner sur le vif. Chacun de nous prend un point de vue différent. Ursula, qui est peintre mais aussi photographe, promène son objectif à notre insu, nous découvrirons plus tard ses clichés superbes sur les peintres à l’œuvre

Il est l’heure de se restaurer, et Jutta interromps la séance et nous invite chez elle pour partager une collation. La conversation est vite aiguillée sur la peinture, d’autant que l’appartement de Jutta est aussi un espace d’exposition de ses toiles.
Nous faisons plus ample connaissance avec Ursula et Iris dont nous visiterons les ateliers dimanche.

14h30
Nous revenons « à la maison » chercher Cornelia et Berndt pour aller au KUNSTHALLE.
Tous nos nouveaux amis sont là. Yule aussi, l’amie de Cornelia, qui nous fera une traduction simultanée du guide de l’exposition, qui n’est autre que sa cousine.
A ce moment précis, je me rend compte, à notre insu, que nous sommes fédérateurs de nouvelles futures amitiés entre Tübinois qui se côtoyaient sans se connaître. Nous avons très vite senti que même après notre départ, ces personnes, ayant pour point commun la passion de l’art, continueraient à se voir.
Nous connaissions cet endroit, en 2008 nous y avions vu une exposition de Cornelia Schleime.
Cette fois, nous allons revisiter Cézanne, Renoir, Degas, Picasso, Toulouse- Lautrec. http://www.kunsthalle-tuebingen.de/
Ce n’est pas la première fois que nous voyions une exposition de ces peintres, mais pas ainsi réunis. De plus, il y a là des tableaux de collections privées que l’on voit rarement.
Mais surtout, je tiens à rendre hommage à notre guide qui nous les fait redécouvrir. Nous buvons ses paroles, et même si Marc et moi avons besoin d’une traductrice, l’enthousiasme du guide et ses anecdotes sur les peintres nous captivent. J’ai eu l’occasion, personnellement, de voir l’exposition Cézanne à Aix en Provence, avec un guide, mais l’approche ici à Tübingen est complètement différente et beaucoup plus à son avantage.
Placer un tableau avec son auteur dans un contexte historique bien précis aide à sa compréhension.
C’est flagrant pour Toulouse-Lautrec, où l’on ne voit pas ici que le peintre des bordels, mais le peintre qui a voulu réhabiliter la prostituée et la rendre humaine à travers ses gestes de la vie quotidienne. J’ai trouvé cela touchant.
Un grand moment.

Une dame attire mon attention. Belle grande jeune femme blonde, je la connais. Je l’ai déjà rencontrée en 2008, j’en suis certaine.
Elle est venue pour nous.
Andréa BACHMANN. http://www.andrea-bachmann.de Elle se présente, journaliste, mais aussi future guide au Kunsthalle.
Je ne sais pas qui l’a contactée, je crois que ce sont nos hôtes.
Effectivement, en 2008, elle s’était occupée de guider notre groupe du Marché Ombro -Provençal à travers toutes les manifestations où nous avions été conviés.
Elle s’intéresse à la peinture, sa maman peint aussi, comme nous, en amateur.
Nous nous installons devant une boisson fraîche au Littérature Café, qui jouxte le Kunsthalle.
Nous avons droit à des questions, elle prend des notes, des photos et nous devrions paraître dans une revue commerciale de Tübingen.

Tout le monde se sépare.
Marc et moi avons l’intention de faire quelques achats pour les peintres restés à Aix en Provence, mais les magasins ferment l’après-midi, le samedi…
Repas sur le pouce et nous voilà de nouveau sur la route pour aller chercher Cornélia et Berndt. Nous prenons un apéritif en ville en leur compagnie.
La soirée est prévue au STIFTSKIRCHE ( l’Eglise)
Concert.
Vivaldi, et autres, allemands.
Vibraphone, Orgue et parfois Batterie.
Grand moment musical.
Deux musiciens passionnés qui font vibrer les murs de l’Eglise. Entre chaque morceau, un prêtre récite une homélie. Pour le dernier, nous sommes invités à monter au niveau de l’orgue gigantesque, magnifique et des autres claviers, pour mieux voir le jeu des musiciens et communier avec eux dans le vrombissement des percussions.
Surprenant, mais personnellement, j’apprécie beaucoup ces interventions bibliques du prêtre, qui nous rappelle que nous sommes avant tout dans un lieu de culte.
Nous rentrons à la maison, tous heureux, je crois, de cette bonne journée.
Nous apprécions de nous pelotonner, en famille, devant la télévision.

DIMANCHE 25 SEPTEMBRE

10 h
Direction BAD URACH, avec Cornelia.
Klaus nous y attend.
Objectif : la Cascade. Wasserfall. Et le marché où Berndt expose.
2 km à parcourir pour atteindre la cascade par un petit chemin dans le sous-bois que longe un petit cours d’eau. Klaus est positif, l’eau est bien courante, la cascade sera suffisamment grosse pour être intéressante. Mais la promesse d’une belle ballade en forêt est pour nous tous déjà bien agréable. L’automne a à peine effleuré le paysage de ses tons jaunes et rouges et les prés sont encore très verts, avec des vaches qui paissent.
Encore quelques marches d’escaliers taillés dans la pierre et nous voici sous la cascade. Tout le long du parcours nous avons pris de jolies photos. Nous grimpons encore plus haut, pour être au dessus de la cascade et nous voyons les gens tout petits en contrebas.

Il est presque 12 heures et nous redescendons d’un bon pas pour aller prendre le petit train qui nous mènera à Bad Urach, le terminus. Nous pouvons éviter ainsi d’encombrer la ville avec nos voitures.
Un petit tour au marché des artisans, encore des photos, un sandwich au petit cochon de lait délicieux et nous reprenons le train en sens inverse. Timing, toujours. Nous sommes attendus à 14 h au Kunstamt, pour aller ensuite faire une promenade en barque sur le Neckar avec Jutta et Klaus.

Notre gondolier n’a rien a envier à ceux de Venise. Il utilise les ponts du Neckar pour amplifier sa voix et nous chanter des romances italiennes célèbres pour les amoureux. Le reste du voyage est émaillé d’anecdotes pittoresques concernant la rivière et les gondoliers. Nous rions beaucoup.
Encore un agréable moment, il fait très chaud et la fraicheur de l’eau nous fait du bien.

16 h
Nous sommes à l’heure au rendez-vous au Kunstamt. Un « pot » est prévu pour rencontrer encore d’autres personnes et pour parler de la pérennité de nos projets franco-allemand.
Une grande table est dressée dehors sur le parking. Un copieux goûter nous attend, fait de pâtisseries maisons, de thé, de café et diverses boissons fraîches.

Nous y retrouvons Yule, Robin, Anna, Iris, Jutta, Ursula, Cornélia. Il manque Udo.
Toni ECHTER http://www.echter-foto.de/ est là, un photographe qui n’est pas du Kunstamt, ainsi que Hélène HERB http://www.helene-herb.de/ , photographe aussi. Nous nous présentons à nouveau, pour ceux qui viennent de nous rejoindre.
Iris nous amène dans son atelier et ses dessins au crayons sont superbes. Sur l’un deux, elle se sert de l’ombre d’une branche de lierre, pour la reproduire et la retravailler. Elle n’a pas encore de site internet. De même que Ursula, dont nous voyons aussi le travail. Ursula a inventé une technique, dite «  au jaune d’oeuf ». Edifiant. Elle mélange le jaune d’oeuf à des colorants naturels qu’elle prépare elle-même à base de plantes et l’utilise comme peinture, sans autre adjuvants. La peinture écologique est née. Ou alors retrouvée, car je crois que c’était le cas de la peinture autrefois ?

Le goûter se termine à l’intérieur, coupe de champagne du crû à la main. Jutta a affiché nos crayonnages devant le château de Bebenhausen et les photos prises par Ursula.
Nous prenons le temps d’échanger nos cartes de visites, de montrer nos books respectifs.
Et comme toute fête qui se respecte, l’après-midi finit en chansons : Marc se met à la guitare et nous chante un morceau des Beatles : « And I love her ». Et sur ma demande, Jutta, s’accompagnant aussi de sa guitare, entonne avec Anna, la ballade russe très émouvante que j’ai déjà mentionnée. Décidément, tous les talents sont réunis dans cette salle du Kunstamt.

Il faut se quitter.

Nous avons encore tant de choses à nous dire.

Nous échangeons des promesses de nous revoir, à Aix en Provence ou à Tübingen. Quoiqu’il arrive.

LUNDI 26 SEPTEMBRE 2011

Au petit matin, nous reprenons notre voiture pour rentrer en France.

Nous sommes vraiment contents de notre séjour, nous commentons, tout en regrettant que d’autres peintres de LEONARD et ses Amis aient été empêchés de venir avec nous.

Depuis, nous avons échangé des e-mails avec nos amis allemands. Ils ont très envie, eux aussi, que l’aventure continue…

A très bientôt, j’espère, pour la suite du projet «  franco-allemand »

Ci-dessous, toutes nos instants photographiés, dans l’ordre inversement chronologique, mais peu importe, ils sont là .
D’autres photos probablement plus tard, quand j’aurai réunis tous les clichés pris durant ce séjour par tous les participants.

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